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EN TRAVAUX


En Travaux

Comme vous le savez, je suis en train de corriger les nouvelles qui constitueront le recueil PAGES NOIRES. Mais pas seulement...

En effet, je rédige pour chaque histoire son origine. Comment s'est-elle retrouvée d'abord dans mon cerveau et ensuite sur le papier ? Pour certaines, rien de plus facile, pour d'autres, je crois bien que je vais être obligée de mentir comme un auteur !

Le travail avance bien. Chaque jour, je remets mon ouvrage sur l'établi et je le façonne. J'aime déjà beaucoup ce qu'il en ressort. Et j'ai hâte de le partager avec vous.

Alors en attendant, je vous propose un petit extrait d'une de ces nouvelles.

(...)J’ai mis des mois à me décider. J’ai réfléchi, pesant le pour et le contre, écoutant les arguments de chacun et exposant les miens. Mon mari et mes enfants me suppliaient à genoux, espérant sans doute que leurs simagrées me feraient rire ou au moins sourire. Mais je restais impitoyable, je tenais bon.

Les promesses fusaient :

− oui, on s’en occupera. Oui, on le sortira pour sa promenade. Oui, on le brossera, oui, on le caressera, oui, on lui donnera à manger et à boire. Oui, on le soignera comme notre propre enfant. ​

Là, j’ai douté, cet argument ne valait pas tripette ! Ils ont crié après leur père :

− mais papa, qu’est-ce que tu racontes ? Elle avait presque dit oui !

Et c’était reparti pour des semaines de discussions. Ils m’ont épuisée et je ne saisissais pas leurs motivations. Comment pourraient-ils s’occuper d’un animal alors qu’ils étaient incapables de se prendre en charge ? Cette tâche allait me revenir comme toutes les tâches de cette maison. Et dans la journée, qui veillera sur lui ? Hein ?! Est-ce qu’on laisse un bébé ou un enfant seul du matin jusqu’au soir ? Non, c’est non, je ne veux pas endosser cette responsabilité, un chien, c’est un être vivant. Il est hors de question d’en posséder uniquement pour notre plaisir ! Et lui, ce pauvre chien, comment vivra-t-il dans cette famille de fous, où personne ne prête attention à personne, où les uns sont les esclaves des autres, enfin, surtout moi ! L’épisode du poisson rouge m’évoquait de mauvais souvenirs. Je l’avais retrouvé flottant dans un jus marron accompagné d’algues vertes poussant sur les parois de l’aquarium. Ma longue absence aura été fatale à ce malheureux. On a beau me dire que les poissons n’éprouvent pas d’émotions, j’ai un doute. Ils ne s’expriment pas, on ne les voit jamais pleurer. Comment savoir s’ils sont tristes ?

Je continuais d’abattre mes cartes, leur rappelant au passage que nous n’offririons rien de plus qu’une prison dorée et que dans ces conditions, l’animal n’est que la marionnette de l’humain qui cherche à combler son manque d’affection ou sa solitude. Il le maintient là, à sa disposition, pour en jouir comme bon lui semble. Ils me regardaient bouche bée. Ils ne comprenaient pas ce que je tentais de leur expliquer, que la plus égoïste n’était pas celle qu’ils croyaient. Ils ont démonté tous mes arguments, révélant ma cruauté puisque je refusais de faire du bien à un chien en le sortant de la S.P.A. Ah la famille ! (...)

La suite, très bientôt !

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