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Une Vie Sous Cloche : Suite...

Quand l’absurde rencontre la solitude.



Au début, il y avait l’effroi. L’impression d’un basculement soudain, d’un monde qui s’arrête net, sans prévenir. Puis est venu l’étonnement : vraiment ? Plus de sorties, plus de contacts, plus de spontanéité ? L’idée même de liberté s’est évaporée. Et après l’étonnement, l’absurde.


Pourquoi mesurer chaque chose ? Pourquoi compter les kilomètres autorisés ? Pourquoi calculer le temps d’une sortie, comme si l’air extérieur était devenu un luxe à doser avec parcimonie ? L’absurde était partout : dans les rayons vides des supermarchés, dans la folie du papier toilette, dans ces attestations griffonnées à la hâte pour acheter une baguette. Et pourtant, malgré tout, il y avait une logique qui nous échappait, une mécanique invisible à laquelle il fallait se plier.


Alors j’ai compté aussi. Chaque jour, je notais les chiffres. Les morts, les réanimations, les guérisons. Parce que c’était la seule chose concrète. Un fil rouge pour garder pied dans la réalité. Parce qu’en dehors des chiffres, il n’y avait que le silence et l’attente.

La solitude s’est installée. Au début, comme un vide. Un long couloir où les pensées résonnent sans fin. Puis elle s’est faite compagne. J’ai appris à l’écouter, à la comprendre. Elle a soulevé des questions, ouvert des brèches. Chaque silence devenait une page blanche à remplir.


C’est ainsi qu’est né ce journal. Une manière de ne pas me laisser happer, de poser un regard sur ce qui nous arrivait. Vous pourrez bientôt le découvrir à travers "Une Vie Sous Cloche".


Et vous, quel moment absurde du confinement vous revient-il en mémoire ?




Patricia RICORDEL, exploratrice du confinement



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